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Lorsqu’un salarié travaille de nuit, l’employeur doit également lui attribuer une contrepartie, qui prend automatiquement la forme d’un repos compensateur de nuit, ou éventuellement, d’une compensation financière ou prime de nuit. Au même titre que les heures supplémentaires, cette contrepartie en temps de repos compensateur pour les heures de travail accomplies la nuit est obligatoire. Comment le travail de nuit est-il défini ? Quelles sont les modalités de prise du repos compensateur de nuit ? Qui peut en bénéficier ? Y a-t-il des exceptions ? Dans cet article, vous allez tout savoir sur le repos compensateur en cas de travail de nuit.

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Qu’est-ce que le repos compensateur ?

Heures supplémentaires et repos compensateur : comment ça marche ?

Tout salarié qui a effectué au minimum 220 heures supplémentaires par an a droit à un temps de repos obligatoire, appelé repos compensateur, permettant de compenser les heures de travail effectuées en dehors du contingent annuel. Si les heures supplémentaires doivent faire l’objet d’une compensation salariale, dans certains cas, comme en cas de travail du dimanche ou de travail de nuit, elles doivent obligatoirement être compensées par un temps de repos. Les dispositions de calcul et de mise en œuvre de ce repos doivent être prévues par une convention collective ou un accord de branche. Selon le Code du Travail (art. D.212-10 et D.212-22), le salarié qui a acquis 7 heures de repos compensateur doit obligatoirement prendre une journée entière ou une demi-journée dans un délai de 2 ou 6 mois suivant l’ouverture du droit au repos et selon les dispositions de l’accord collectif.

Zoom sur le travail de nuit

Le travail de nuit étant difficile, il doit rester exceptionnel et respecter la nécessité d’assurer la continuité de l’activité ou des services d’utilité sociale. Le Code du Travail (article L3122-2 et L3122-3) précise aussi les droits spécifiques associés au travail de nuit selon les domaines d’activité, afin que les salariés bénéficient de garanties particulières pour leur protection et leur santé. Limitation du temps de travail, le repos compensateur obligatoire, l’aménagement du temps de travail… Pour prétendre à ces avantages et plus particulièrement au repos compensateur de nuit, il faut être considéré comme travailleur de nuit, c’est-à-dire :

  • Travailler au cours d’une période d’au moins 9 heures consécutives maximum, comprenant l’intervalle entre minuit et 5 heures. La période de travail de nuit commence au plus tôt à 21 heures et s’achève au plus tard à 7 heures ;
  • Accomplir au moins deux fois par semaine, selon l’horaire de travail habituel, au moins trois heures de travail de nuit quotidiennes, ou un nombre minimal d’heures de travail de nuit pendant une “période de référence” définie par accord collectif ou accord de branche étendu ;
  • Effectuer 270 heures de travail de nuit sur une période de 12 mois consécutifs, à défaut de convention ou d’accord de branche.

Repos compensateur ou prime de nuit ?

En contrepartie de ses heures de travail de nuit, le salarié bénéficie d’avantages obligatoires sous la forme de repos compensateur ou, le cas échéant, de compensation salariale (ou prime de nuit). Contrairement au repos compensateur de nuit, cette dernière reste facultative et ne peut que compléter l’attribution du repos compensateur de nuit.

Les modalités du repos compensateur pour le travail de nuit

La durée maximale autorisée du travail de nuit

Les repos compensateurs de nuit et les heures supplémentaires se calculent par semaine civile. La durée hebdomadaire de travail de nuit ne peut dépasser 40 heures, calculée sur une période de 12 semaines consécutives. Un accord d’entreprise ou d’établissement ou, à défaut, une convention ou un accord de branche peut éventuellement prévoir le dépassement de cette durée maximale, sans excéder un total de 44 heures hebdomadaires sur 12 semaines consécutives.

Comment est payé le repos compensateur pour le travail de nuit

Le travail de nuit ouvre droit à un repos compensateur équivalent aux heures supplémentaires accomplies en journée, majorées dans certains cas. Toutes les heures travaillées sont automatiquement payées aux travailleurs de nuit, au même titre que les heures supplémentaires ou les congés payés, sous forme de repos. Le repos compensateur de nuit ne peut être rémunéré que s’il y a rupture du contrat de travail ou de décès. Si le salarié n’a pas perçu la contrepartie obligatoire de son travail de nuit, il peut agir en justice auprès du Conseil des Prud’hommes dans les cinq ans qui suivent le litige.

Les obligations de l’employeur

Pour pouvoir remplir ses obligations au regard du repos compensateur de nuit, l’employeur doit mettre en œuvre les dispositions suivantes :

  • Décompte du temps de travail : les horaires de travail doivent être contrôlées selon un décompte précis indiquant les droits acquis par les salariés au titre du repos compensateur (article L 620-2 al. 3 du Code du Travail). Une convention ou un accord collectif peuvent prévoir des modalités particulières.
  • Information renforcée des salariés sur leurs droits : L’employeur doit notifier aux salariés, via leurs bulletins de paye ou une annexe, le nombre d’heures acquises au titre de leur repos légal et leur rappeler le délai d’un an dans lequel ce droit doit être exercé (art. L.212-5-1 al.5 du code du travail). Selon la Cour de Cassation, en cas de manquement de l’employeur à ce niveau, chaque salarié a droit à des dommages et intérêts liés au préjudice subi (Cass. Soc. 23/10/2001).

Repos compensateur de nuit : les exceptions ?

Qui ne peut pas être travailleur de nuit ?

Chaque salarié, homme ou femme, peut travailler la nuit, sauf s’il est mineur de moins de 18 ans. Des protections particulières du repos compensateur de nuit sont prévues pour une salariée en état de grossesse ou ayant accouché, un routier ou une assistante maternelle par exemple.

Les différences de période légale de travail de nuit selon les activités

A défaut d’accord d’entreprise ou de convention collective nationale, le Code du travail prévoit certaines exceptions définissant une période de référence différente du travail de nuit pour certains domaines d’activités :

  • le travail de nuit doit être effectué pendant au moins 7 heures consécutives et comprendre l’intervalle entre minuit et 5 heures pour les activités de production rédactionnelle et industrielle de presse, de radio, de télévision, de production et d’exploitation cinématographiques, de spectacles vivants et de discothèque ;
  • la période de travail de nuit est d’au moins 7 heures consécutives comprenant l’intervalle entre minuit et 7 heures si elle débute après 22 heures pour les établissements de vente au détail qui mettent à disposition des biens et des services et qui sont situés dans les zones touristiques internationales (ZTI).

Pour les salariés de la première catégorie travaillant à temps partiel, l’obligation de repos compensateur de nuit ne s’applique pas : la contrepartie est une majoration de salaire.

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Cadres et repos compensateur de nuit : quels droits ?   

Tous les salariés, y compris les cadres, par définition rémunérées au forfait, ont droit au repos compensateur de nuit. La seule exception concerne les cadres dirigeants qui ne sont, eux, pas éligibles au repos compensateur de nuit.

Ce qu’il faut retenir sur le repos compensateur de nuit :

  • La définition de la période de travail de nuit est fixée par les articles L. 3122-2 et L. 3122-3 du Code du Travail
  • C’est la convention collective nationale ou l’accord de branche qui fixe la contrepartie en repos compensateur de nuit et ses modalités d’octroi.
  • Le repos compensateur de nuit est une contrepartie obligatoire à tout travail de nuit.
  • Lorsque la contrepartie ne peut être prise sous forme de repos, en raison de licenciement par exemple, il peut faire l’objet d’une indemnisation compensatrice.

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